La recherche des origines constitue l’une des curiosités les plus naturelles et les plus répandues. Chaque groupe humain a besoin de savoir d’où il est issu et quelles étapes historiques ont commandé sa situation présente. Autant
dire que ces études revêtent une importance toute spéciale dans la définition du groupe et que, du même coup, les mentalités ambiantes influencent les résultats de ces recherches comme les méthodes utilisées.
Longtemps, la recherche des origines a été fondée sur une étude de la Bible et des auteurs anciens, inspirée par le souci de justifier les ambitions du moment autant que par la volonté de parvenir à la vérité historique.
Ensuite, à partir du XVIIe et du XVIIIe siècle, l’archéologie est née de l’observation de quelques découvertes significatives et d’une réflexion sur l’interprétation de ces trouvailles.
Au cours du XIXe siècle, on a commencé à disposer sur les plus anciennes occupations humaines d’une trame de données suffisamment dense pour que l’archéologie devienne une science et pour que naisse la préhistoire.
Cette lente évolution a été commune à toutes les régions de l’ancien monde. La Normandie a participé à ce mouvement intellectuel. A toutes les époques, ses érudits semblent avoir possédé un goût tout particulier pour
ce type de recherches historiques et leurs études ont été vivifiées par plusieurs découvertes essentielles.
Verron Guy. La recherche des origines et la naissance de la préhistoire normande. In: Cahier des Annales de Normandie n°23, Recueil d’études en hommage à Lucien Musset. pp. 35-51;